Biographie Niedermeyer


LOUIS NIEDERMEYER

Louis Niedermeyer est né le 27 avril 1802 dans la manufacture de porcelaine et de faïence fine que son grand-père maternel, Moïse II Baylon avait intallée au bord du lac à la sortie de Nyon côté Lausanne. Cette maison n’existe plus de nos jours.

Son père remarqua très tôt ses dons pour la musique. Étant musicien lui-même, il lui donna quelques leçons et, sitôt sa scolarité au Collège de Nyon achevée, l'envoya parfaire ses études musicales chez les plus grands maîtres de l'époque à Vienne, Rome et Naples.
Mais, entre ses stages d'études à l'étranger, le jeune Louis ne cessait de résider à Nyon, où il composa quelques-unes de ses plus belles pages de musique, dont la célèbre mélodie sur Le Lac de Lamartine, et où il épousa une dame de Givrins. Son départ pour la Belgique en 1834, puis son installation à Paris en 1836 ne lui firent cependant jamais oublier le lieu de sa naissance où - comme le précise son fils - il se rendait chaque année en pèlerinage.

Malgré ce départ qui marquait un tournant important dans sa vie, Niedermeyer témoigna de son attachement à la Suisse dans plus d’une œuvre musicale même après 1848, lorsque, sous la révolution, les circonstances le contraignirent à adopter la nationalité française.

C’est véritablement à Paris qu’il se fit remarquer comme compositeur d'opéras et comme maître incontesté de la nouvelle mélodie française.

Mais bientôt la musique religieuse prit le pas sur l'opéra, et l'orgue sur le piano.
Bien que de confession réformée, les chefs-d’œuvre de musique religieuse chorale qu’il a laissés se rattachent en majorité à la liturgie catholique.
Parmi ses messes, la Messe Solennelle (manuscrit) donnée à St-Eustache en 1849 fit l’admiration de Berlioz.
Certains motets annoncent déjà ceux de Bruckner (O Salutaris) ,tandis que d’autres font penser à Verdi.
Il s'attacha aussi à restaurer le plain-chant, victime alors de toutes sortes de déviances, surtout dans la façon de l'accompagner à l'orgue.
Ainsi, il écrivit un traité de l'accompagnement du plain-chant qui allait servir de guide à tous les organistes du 19e et du début du 20e siècle.

Il fonda en 1853 à Paris une école professionnelle de musique qui devint très vite la plus réputée de France: l'École de Musique religieuse et classique, plus communément appelée École Niedermeyer.
On y étudiait la musique en se formant au contact des chefs-d’œuvre des 16e, 17e et 18e siècles de Lassus, de Palestrina mais aussi de Bach et de Haendel alors très peu connus en France.
De nombreux organistes et compositeurs ont fréquenté cette fameuse École Niedermeyer, parmi lesquels Fauré, Saint-Saëns et Messager.

Après la mort brutale de Niedermeyer, d’une crise cardiaque en 1861, l'École Niedermeyer subsista jusqu’en 1930. Entretemps elle s'était installée à Issy-les-Moulineaux et, dans cette ville de la banlieue de Paris, un Conservatoire Niedermeyer essaie aujourd’hui de perpétuer le nom du maître.

Quant à la renommée du compositeur, pédagogue et organiste, elle ne fit que croître après sa mort.
Son fils Louis-Alfred s’attacha à l’honorer et perpétuer sa mémoire.
Il fit offrit à la Ville de Nyon l’effigie en bronze de son père, œuvre du sculpteur Croisy de Paris, à charge de la Municipalité de créer un piédestal et de préparer la fête de l’inauguration.
Le vœu de Louis-Alfred était que le monument prît place au bord du lac, le plus près possible du lieu où le compositeur était né et avait passé une grande partie de son existence.
La Municipalité jeta son dévolu sur le quai de l’ancien port, côté Lausanne du débarcadère. Aujourd’hui encore cet endroit porte le nom de Promenade Niedermeyer.

L’effigie de Louis Niedermeyer resta à cet emplacement plus de 90 ans, devant la maison dite « de l’aviron » qui porte la date de 1828, non loin de l’endroit où naquit notre musicien en 1802.

Puis en 1991, la Municipalité voulant affecter ce lieu à d’autres usages fit déplacer le monument à 900 mètres de là en direction de Genève sur la terrasse d’une villa récemment acquise par la Ville et devenue domaine public. À cette occasion, par souci de cohérence et sans doute par déférence pour le compositeur qui par tant d’œuvres a fait connaître au loin sa ville natale, elle dédia officiellement cette villa à Niedermeyer.


D'après E.Garo, association Niedermeyer .
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